La cigarette électronique : le parfait substitut ?

Il y a quelques jours, une grande question tenait tout le monde de la cigarette électronique en haleine. La cigarette électronique va-t-elle être considérée comme un produit pharmaceutique ?

Après le vote du Parlement européen du mardi 8 octobre tant attendu par tous les acteurs, que ce soit ceux qui sont dans le camp des adhérents ou du côté des contestataires et des sceptiques ou même des indécis, les députés européens se sont donc prononcés sur la révision de la directive européenne sur les produits du tabac et ils ont été majoritaires à voter contre l’une de nombreuses dispositions. A savoir celle qui visait à  encadrer la vente de  la cigarette électronique comme celle d’un produit médicamenteux.

Après le vote du Parlement européen du mardi 8 octobre tant attendu par tous les acteurs, que ce soit ceux qui sont dans le camp des adhérents ou du côté des contestataires et des sceptiques ou même des indécis, les députés européens se sont donc prononcés sur la révision de la directive européenne sur les produits du tabac et ils ont été majoritaires à voter contre l’une de nombreuses dispositions. A savoir celle qui visait à  encadrer la vente de  la cigarette électronique comme celle d’un produit médicamenteux.

Mais dans tous les cas, cette décision n’aurait pas eu lieu en France avant 2018 et même si les eurodéputés auvaient voté « Oui », il aurait fallu encore du temps pour la voir une telle mesure se traduire par un retrait du marché.

Rappelons que le 19 septembre 2013, c’est-à-dire environ un mois avant la date prévue pour le vote du Parlement,  des utilisateurs et des fabricants de la cigarette électronique avaient lancé un mouvement européen de défense de ce produit novateur déjà devenu très populaire. Ils ont appelé ce mouvement « Vapin’ Liberty ». « Une telle décision serait un frein à la lutte contre le tabagisme, le risque étant de faire replonger ceux qui ont renoncé au tabac », plaidait à l’époque le Président de l’Association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique (Aiduce), Vapin’ Liberty.

On peut dire que la cigarette électronique a bien choisi le moment  pour faire son apparition  car elle a débarqué sur le marché juste au moment où les autorités sanitaires et les pouvoirs publics ont décidé de renforcer l’interdiction de fumer dans les lieux publics en 2008. En quelques années, la cigarette électronique a réussi à séduire un monde fou, constitué majoritairement par des fumeurs. Cette cigarette high-tech sans tabac et sans fumée est devenue une vraie star. Les médias en parlent beaucoup, les célébrités font sa promotion et  ceux qui l’ont testé sont quasiment tous devenus des fans.

L’Eurobaromètre 2012 a donné une estimation très impressionnante sur le nombre des utilisateurs de la cigarette électronique. Selon les résultats, il y aurait aujourd’hui près de 500 000 vapoteurs réguliers en France et le nombre   de personnes déclarant l’avoir essayé atteindrait les 3 millions. Quant aux fabricants, ils indiquent qu’il y aurait aujourd’hui 1 million d’adeptes de la cigarette électronique ou e-cigarettes en France. Soit 7,4 % des fumeurs dans le pays qui en compte 13,5 millions. D’autres sources disent que le nombre des vapoteurs dans toute l’Europe est estimé à plus de 4 millions.

L’industrie de la cigarette électronique a donc beaucoup évolué en très peu de temps. Cela a conduit à la fabrication de nombreux modèles de cigarettes électroniques, les uns encore plus élaborés que les autres.

Les industriels mentionnent actuellement plus de 400 références avec plus de 200 saveurs. A citer, le tabac, la menthe, les arômes de fruits diverses, les saveurs gourmandes comme le chocolat, la vanille, ou d’autres encore plus inattendues. Les taux de nicotine sont aussi devenus de plus en plus variables. Il existe également des cigarettes électroniques de type jetable ou rechargeable.

Les avis sont très partagés au sujet de l’’e-cigarette et cela suscite d’énormes controverses, notamment sur  l’évaluation des avantages/dangers  de l’inhalation de la vapeur qu’elle produit et aussi à propos de son efficacité comme moyen pour arrêter de fumer. De plus, les lobbies sont puissants. Les observateurs révèlent que même les experts ont souvent des liens d’intérêt avec certains  industriels.

Selon le rapport demandé par le Ministère de la santé, rédigé par un groupe d’experts scientifiques dont fait partie le Professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue et Président de l’Office français de prévention du tabagisme, les e-cigarettes sont « Correctement fabriquées et utilisées, elles contiennent beaucoup moins de substances délétères à la santé que la fumée du tabac : ni particules solides, ni goudron, ni autres substances cancérogènes, ni monoxyde de carbone (CO) ».

On pourrait croire que professionnels de la santé semblent trouver un consensus pour affirmer que vapoter est infiniment moins dangereux que fumer la cigarette fabriquée avec du papier et du tabac. Selon le groupe « Alliance contre le tabac », la cigarette traditionnelle qui contient plus de 4 000 substances toxiques, est la cause de décès d’un fumeur sur deux. Mais certains experts restent plutôt avisés. C’est le cas du le professeur Yves Martinet, pneumologue au CHU de Nancy, Président du Comité national contre le tabagisme. »Il n’y a aucune preuve formelle de son innocuité. Cela peut être comme pour l’amiante, on trouve cela très bien, et vingt ans après, on constate les dégâts sanitaires, on ne connaît pas les risques liés aux produits sans un recul suffisant », constate-t-il.

La composition de l’e-liquide fait l’objet de préoccupation des scientifiques et des autorités sanitaires, notamment l’inhalation du propylène glycol, qui est la substance responsable de la production de la fumée artificielle chez la cigarette électronique. Et pourtant, ce produit est déjà utilisé depuis longtemps dans les discothèques ou pour l’animation des concerts. En ce qui concerne la glycérine végétale qui est présente en grande proportion  dans la composition des e-liquides, il s’agit également d’un produit qui est déjà présent dans nos produits du quotidien tels que les sirops contre la toux, les élixirs, les expectorants, les dentifrices, les bains de bouche, etc. Même les arômes et les autres additifs semblent poser problème pour les sceptiques. « Est-ce que le fait d’absorber ces substances pendant de longues années peut être dangereux ? On ne le sait pas », déclare Catherine Hill, une épidémiologiste exerçant à l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait également partie de ces groupes réticents. L’OMS  a déjà recommandé de ne pas  utiliser les cigarettes électroniques. La Ligue contre le cancer est aussi du même avis et elle est encore plus formelle dans sa position. La Ligue a réclamé le retrait du marché, argumentant que les e-cigarettes sont des produits qui ne participent pas à la démoralisation de la consommation tabagique des fumeurs.

Toutefois, ceux qui sont  nettement plus favorables au développement de ce produit novateur essaient de se faire une place au milieu de la confusion. Citons par exemple Jean-François Etter, Professeur de santé publique à l’Université de Genève et connu comme étant le grand défenseur de la cigarette électronique. Selon lui, la cigarette électronique constituerait une « révolution en termes de santé publique ». Telle est sa version des faits dans son ouvrage intitulé « La Vérité sur la cigarette électronique», sorti le 2 octobre 2013.

Il y a également des médecins qui ont changé d’avis au cours de ces derniers mois. Tel est le cas de Dominique Dupagne, médecin. « La cigarette électronique a fait la preuve de son utilité contre le tabagisme…J’étais très contre mais les produits se sont beaucoup améliorés. En termes de bénéfices-risques, c’est favorable. », exprime-t-il.

Pour la Ministre de la santé Marisol Touraine : « Pas question de diaboliser mais soyons vigilants ». La prudence est de mise du côté des autorités.

Alors, la cigarette électronique est-elle le substitut idéal pour le tabac ? Chacun y trouvera la réponse qui lui convient. Le succès de la cigarette électronique, il est bien là !

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